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France

Les élus franciliens disent "non" à l'antisémitisme
AFP | 12.07.04 | 19h38

Les élus franciliens de toutes tendances ont répondu massivement lundi à l'appel de Jean-Paul Huchon, président (PS) du conseil régional d'Ile-de-France, à "dire non" à la violence antisémite, après l'agression du RER D.Dans une atmosphère grave, les élus se sont rassemblés peu après 18H00 dans l'hémicycle qui affichait complet malgré les vacances. Deux membres du gouvernement étaient présents: Jean-François Lamour (Sports et Vie associative) et Nicole Guedj (Droits des victimes).Plusieurs dizaines de conseillers généraux et cantonaux, de maires et conseillers municipaux de toutes couleurs politiques, avaient pris place. A la tribune, M. Huchon avait à ses côtés le préfet de région Bertrand Landrieu et le préfet de police de Paris Jean-Paul Proust.La première adjointe PS au maire de Paris Anne Hidalgo, Marine Le Pen, président du groupe FN, et des parlementaires, comme Claude Estier, Dominique Strauss-Kahn, Elisabeth Guigou, Daniel Vaillant, Claude Bartolone, Jean-Marc Ayrault (PS) ainsi que Dominique Voynet (Verts) et l'écrivain Marek Halter étaient présents."Nous sommes réunis pour pour dire stop", a déclaré solennellement M. Huchon. "Pour dire que la République, que notre région, nos départements, nos villes, nous tous, unis, nous ne tolèrerons pas l'antisémitisme. Jamais"."En politique, le courage consiste d'abord à appeler les choses par leur nom", a encore dit M. Huchon à propos des auteurs de l'agression. "Ces jeunes, sont passés par notre système scolaire, ont grandi dans nos villes. Ceux-là sont notre terrible héritage et notre faute".Il a conclu son discours par une chanson de Serge Reggiani: "Les loups sont entrés dans Paris". "A nous de les traquer, de les combattre et de les éloigner", a-t-il exhorté.M. Landrieu a ensuite dit son "indignation". "Toute agression, quelle qu'elle soit, est insupportable (...) Elle tombe dans l'ignoble quand elle s'appuie sur l'appartenance supposée de la victime à la communauté juive qui a déjà connu dans notre pays un si douloureux passé". Le préfet a appelé la population à un "sursaut civique".Interrogés à l'issue de cette réunion, les participants soulignaient la nécessité d'une prise de conscience. "Quand je vois les élus ainsi rassemblés, je me dis que nous sommes peut-être en train de bouger enfin", a déclaré M. Strauss-Kahn. Roger Karoutchi (UMP) évoquait "un climat délétère" qui réclame "plus de responsabilité de la part de chacun".Le conseil régional a défendu dans un communiqué son "effort financier sans précédent et continu" pour améliorer la sécurité dans les transports alors que selon des enquêtes réalisées par la Région, "33,2% des Franciliens ont peur dans le RER". Le budget "sécurité" 2004 de l'IDF est doté de 29 millions d'euros.